À nous, les angoissés

26/05/2020

Vous connaissez ce sentiment dévastateur qui submerge, qui serre et oppresse la poitrine ? La respiration qui s'accélère, les battements du cœur qui sont si intenses qu'ils résonnent au niveau des tempes ? Les mains qui se font moites, le corps qui tremble ? Oui, c'est une crise d'angoisse.

Il est impossible de l'anticiper. Le principe même de ces crises est d'arriver brutalement, sans raison apparente. Pire, y penser suffit pour la provoquer. Le corps est donc constamment sous tension. Un tout petit rien devient une accumulation de contraintes, ce qui provoque un séisme. Encore. Provoquant un tremblement de l'être. Les sens sont en alerte.

La première est celle qui a le goût le plus amer. Elle est souvent perçue comme une bombe. Aucun message d'avertissement. Pas un semblant d'information qui aurait pu glisser la puce à l'oreille. À partir de là, nous saurons à quoi nous allons devoir faire face. Plus rien ne sera comme avant.

Souvent, ceux qui y sont sujets aimeraient mettre leurs émotions à plat et se sentir écoutés. Mais malheureusement pour nous, les angoissés, nous sommes rarement pris au sérieux. Parce que beaucoup pensent que ce n'est pas grave. Et ils ont raison ! Après tout, personne ne meurt d'avoir fait une crise d'angoisse. Mais ce n'est pas ce qu'on aime entendre. Parce que ce n'est pas ce que nous ressentons.
 
Nous ne vivons pas avec elles, nous les subissons. Pour certains, apprendre à les gérer est un challenge perpétuel. Parce que nous n'avons pas le choix, personne ne peut le faire à notre place.

Pour nous aider ? Rien de compliqué. Soyez présents, attentifs, simplement. Pour le reste, c'est à nous de jouer. Nous sommes seuls à pouvoir la combattre.

Le plus important est apprendre à s'apprivoiser durant un état de crise. Un jour, mon médecin a prononcé ces mots : "quand votre corps vous fait comprendre que vous avez besoin d'air, donnez lui en!". Il ne pensait pas si bien dire. Le soir même, j'ai fait une crise. Et elle a changé ma vie.

Elles nous guident vers des réflexions qui ne sont pas à négliger. J'ai réalisé que ma tête m'envoyait des signaux d'alerte par mon corps puisque je refusais de l'écouter. Ça avait marché. Je suis convaincue que les crises ne se déclenchent pas sans raison. Ce sont les émotions que nous refoulons ou celles auxquelles nous n'accordons pas d'attention qui se font entendre. Quoi de mieux que de les ressentir pour nous forcer à nous poser les bonnes questions ? À nous de comprendre quel message notre corps tente de nous faire passer.

Malheureusement, pas de solution miracle. Elles reviendront. Mais à chacun ses méthodes pour y faire face, du mieux que l'on puisse le faire. Marcher, se concentrer sur sa respiration, méditer, utiliser des techniques de relaxation, répéter une phrase positive le temps que la crise s'estompe, écrire, parler de tout autre chose.

Ce qui aide moralement au quotidien peut-être simple. S'entourer des personnes qui apporte du soutien, en parler sans avoir honte, demander de l'aide si besoin, se convaincre qu'elle ne font pas peur et que nous sommes capables de prendre le dessus.

Trop souvent les personnes atteintes de crise d'angoisse se sentent faibles, incomprises, pas ou peu soutenues, bêtes. Elles ne doivent pas. Surtout pas.

Je pars du principe que tout est une question de volonté. Faites la reculer, ne la laissez pas prendre le pouvoir.Nous sommes plus forts qu'elle et quand elle le saura, c'est elle qui aura peur de revenir.

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